Le compositeur Jean Françaix (1912–1997), qui a laissé une œuvre impressionnante et des plus variées, a composé la musique de plusieurs films de Sacha Guitry.
Le concert
Nous vous proposons de découvrir certaines de ces musiques en compagnie des pianistes Maria Gabriella Bassi et Claude Françaix. Elles interprèteront au piano à quatre mains des pièces composées pour les films Napoléon et Si Versailles m’était conté.
Le film
Après ce concert en première partie de séance, place au cinéma avec un film de Sacha Guitry et Christian-Jaque, dont la musique est également signée Jean Françaix, Les Perles de la couronne (1937) avec Sacha Guitry, Raimu, Jacqueline Delubac, Jean-Louis Barrault, Pauline Carton, Damia, Renée Saint-Cyr. Ecrivain et historien, Jean Martin raconte à son épouse l’histoire des fameuses perles offertes par le Pape Clément VII à la reine Marie Stuart. Dérobées ou disparues, ces perles ont connu un drôle de parcours. Un parcours que Jean Martin se met en tête de reconstituer… Du grand Guitry !
Tarif normal
Le programme complet
Musique de Jean Françaix écrite pour les films de Sacha Guitry
Pianistes: Claude Françaix, Maria Gabriella Bassi
Si Versailles m’était conté…
Henry IV
Louis XIII
Monsieur de Montespan (mari d’une célèbre maîtresse de Louis XIV)
La Voisin (empoisonneuse – l’Affaire des Poisons – brulée sous le règne de Louis XIV)
Le Grand Trianon
Jeune fille
Ronde Louis XV
Le beau Fersen (officier suédois, protecteur de M. Antoinette)
Le Hameau (petit village construit pour M. Antoinette dans le Parc de Versailles)
Napoléon
Les cent marches
Napoléon
Marche militaire enfantine
Brienne (école militaire à Paris où Napoléon a fait ses études)
La soirée chez Barras (Membre du Directoire, protecteur (corrompu) de Napoléon)
La Monaco (danse)
Musique arabe
La fuite des Cinq-Cents (députés mis en fuite lors du Coup d’état de Bonaparte)
Marche française
Marche autrichienne
Berceuse du Roi de Rome (fils de Napoléon)
Mazurka
Polonaise en Ré
Marie Walewska (maîtresse de Napoléon envoyée par la Pologne pour attendrir Napoléon sur le sort du pays)
Marche tragique
Valse viennoise
Louis XVIII
Marche impériale
Claude Françaix
Elle est née au Mans (Sarthe). Parallèlement à ses études secondaires (baccalauréat), elle travaille le piano sous la direction de son père, le compositeur et pianiste Jean Françaix, puis poursuit sa formation musicale auprès de Nadia Boulanger.
Depuis, elle a donné avec son père de nombreux concerts et effectué des enregistrements (Philips, Vox, Erol, Wergo, Cybelia) en Allemagne, Angleterre, Autriche, Danemark, Finlande, Italie, Suède, Suisse, sous la direction de chefs tels que Pierre Dervaux, Antal Dorati, Louis Fourestier, Joseph Keilberth, Jean Martinon, Jukka-Pekka Sarastee, Wolfgang Sawallish, Hubert Soudant.
Elle se produit aussi en musique de chambre qu’elle affectionne particulièrement (avec J. P. Wallez, l’Octuor de France, G. Lakatos, L. Lencsés…).
Maria Gabriella Bassi
Interprète passionnée des musiques de Franz Liszt, elle gagne en 1987 et pour la deuxième fois en 1991, le premier Prix au Concours international de piano European Liszt Centre de Lucca qui lui ouvre une carrière de concertiste dans les plus prestigieuses salles de concerts en Italie , France et Allemagne.
Elle a été appelée à interpréter des compositions de Liszt très rarement jouées, à l’occasion du Meeting National Italien dédié à Franz Liszt – président Gottfried Wagner- et elle a enregistré pour la Télévision Italienne RAI2 des œuvres du grand compositeur hongrois.
La rencontre avec l’Ecole pianistique russe lui permet d’approcher une culture riche en spiritualité, mais en même temps caractérisée par un langage clair et communicatif.
Après le prix gagné en 2001 au Concours International de Paris «Jean Françaix», elle donne des cours en masterclass pour l’Association parisienne Musique en Liberté et continue son activité de concerts.
Elle est professeur titulaire du piano du Conservatoire National «Nino Rota» de Monopoli, en Italie.
Elle joue comme soliste et avec l’orchestre elle a joué récemment le 2e Concerto pour piano et orchestre avec l’Orquesta del Estado de Mexico dirigé par Enrique Batiz en tournée au Mexique.
Pour le Festival Musical de Chioggia – Venise, elle a interprété le 2e Concerto pour piano et orchestre de Rachmaninov dirigé par P. Perini, et pour la Fondation Petruzzelli de Bari, elle a joué en première exécution italienne le Concerto pour piano de Jean Françaix.
En 2004, l’éditeur BMG publications-Ricordi lui confie la révision d’ œuvres pour piano de Nino Rota (ed 139194).
En 2006, la maison discographique DAD Records produit le CD “Eloge de la Danse”, entièrement dédié à l’œuvre pour piano de Jean Françaix. Pour le répertoire à 2 pianos elle joue avec la fille du compositeur, Claude Françaix.
En 2007 et 2008, son activité artistique gravite autour de la France et plus particulièrement de Paris où elle se produit en concert pour les Musici Artis et pour la Sorbonne.
Elle participe aussi aux célébrations pour le 10e anniversaire de la mort du compositeur Jean Françaix organisées par le Concours International Jean Françaix, en jouant à quatre mains et à deux pianos avec Claude Françaix.
Le choix de son répertoire se propose de rapprocher l’auditeur de la musique encore à découvrir, d’œuvres rarement exécutées mais à la beauté précieuse et moderne.
Le film
Production : IMPERIA-FILM, CINEAS (Serge Sandberg)
Distribution : Films Sonores TOBIS
Scénario original et dialogues : Sacha Guitry
Réalisation : Sacha Guitry.
Aide à la réalisation : Christian-Jacque
Chef opérateur : Jules Kruger
Décors : Jean Perrier
Son : Marcel Courmes – Montage : William Barache, Myriam
Musiques : Jean Françaix, dirigée par Georges Derveaux
Interprètes
Sacha Guitry, Jacqueline Delubac, Lyn Harding, Renée Saint-Cyr, Enrico Glori, Ermete Zacconi, Raimu, Barbara Shaw, Marguerite Moreno, Arletty, Marcel Dalio, Jean-Louis Barrault, Claude Dauphin, Rosine Deréan, Pauline Carton, Robert Seller, Cécile Sorel, Robert Pizani, Pierre Magnier, Yvette Pienne, Percy Marmont, Jacqueline Pacaud.
Prix pour le meilleur scénario à la Vme Mostra d’Arte Cinematografica à Venise en 1937
Durée : 100 mn. Sortie : 12 mai 1937 au cinéma Marignan – Paris.
L’histoire
L’écrivain François Martin raconte à sa femme l’histoire merveilleuse de sept perles fines. A travers quatre cents ans d’histoire, depuis François Ier à nos jours, de ces perles qui furent à l’origine du collier transmis de cour en cour, de règne en règne, après quoi elles s’en allèrent vers leurs destins différents, misérables ou splendides….
Quelques mots de l’auteur…
J’ai certainement connu l’une des plus grandes joies de ma vie le jour où j’ai retrouvé la provenance exacte des quatre perles noires qui pendent des arceaux de la couronne royale d’Angleterre. Il m’est apparu, ce jour-là que je venais de découvrir un trésor et que j’avais entre les mains un conte des mille et une nuit, un des plus beaux sujets de film qui soient.
Ces quatre perles faisaient, en effet, partie d’un collier de sept perles fines que le Pape Clément VII remit à Catherine de Médicis, sa nièce, lorsque celle-ci épousa le dauphin de France, Henri d’Orléans, fils de François Ier. Quand Marie Stuart épousa François II, Catherine II lui fit don de ce collier. Lorsque Marie Stuart mourut – on sait hélas ! comment – quatre de ces perles tombèrent entre les mains de la reine Élisabeth d’Angleterre, et c’est Queen Victoria elle-même qui les fit placer aux arceaux de la couronne royale.
Le destin ignoré des autres perles me permettait de donner libre cours à mon imagination : nouvelle joie. Je me suis alors mis au travail et j’ai désiré faire mieux qu’un film composé selon les méthodes habituelles, j’ai voulu que ce film fût compréhensible non seulement pour la France, mais également pour l’Italie et pour l’Angleterre. Les personnages y parlent leur langue maternelle, car je ne vois pas le Pape et le roi de France parlant anglais. Je ne vois pas Henry VIII et le Cardinale Wosley parler italien. C’eût été ridicule. Le pape Clément VII s’exprime en italien, tout comme Henry VIII s’exprime en anglais – mais le public français comprendra ce qu’ils disent, il ne pourra pas ne pas le comprendre, car chaque phrase qu’ils prononcent a sa résonnance immédiate dans le pays voisin ; chaque phrase est courte et déjà le geste du personnage, la mimique de l’acteur et la situation dramatique suffisent à s’expliquer, et, en somme, chaque courte scène dite en langue étrangère peut être considérée comme une scène muette, pendant laquelle, en plus, on perçoit des mots et l’on peut admirer le talent des acteurs. (…)
L’idée de faire doubler un grand acteur est une idée barbare et c’est un crime en somme ! Et c’est un double crime, car c’est le commettre à l’égard de l’acteur et à l’égard du public, c’est méconnaître à la fois l’intelligence du public et la valeur réelle d’un comédien. Que vous remplaciez la voix d’un figurant par celle d’un autre figurant, soit – mais ne vous privez jamais de l’intonation d’un grand acteur car c’est dans cette intonation qui réside toute sa valeur. (…)
Sacha Guitry, extrait du dépliant publicitaire du film
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